Origine de l’oeuvre “Mémorial CAP 110”
Dans la nuit du 8 au , un bateau de traite clandestine transportant un nombre inconnu de captifs africains s’est échoué sur les rochers de l’Anse Caffard, au nord de la ville du Diamant, avant d’être totalement détruit. M. Dizac, géreur de l’Habitation La Tournelle, qui reçut la nouvelle vers 23 heures, arrive à sauver quatre-vingt-six captifs (dont vingt-six hommes et soixante femmes), grâce au travail des esclaves de son atelier. Le lendemain du naufrage, en plus de nombreux débris, quarante-six cadavres ont été retrouvés sur la côte, dont quarante-deux Noirs et quatre Blancs. L’identité du bâtiment reste inconnue à ce jour. Le rapport du directeur de l’Intérieur du indique que les corps des marins négriers furent enterrés au cimetière, ceux des captifs du bateau “à quelque distance du rivage”.
Ce fait divers tragique a pris une dimension historique et symbolique importante pour la ville du Diamant. Il s’agit du dernier naufrage de navire négrier de l’histoire de la Martinique. C’est la raison pour laquelle, en 1998, Laurent Valère s’est vu confier l’édification d’un mémorial sur le site présumé du naufrage, c’est-à-dire à l’Anse Caffard, au pied du Morne Larcher, face à la mer des Caraïbes.
L’ensemble de l’œuvre a une forme triangulaire de 15 bustes. Le poids total de l’installation est de 67,5 tonnes.
L’ensemble compact des statues rappelle l’importance du nombre des victimes de la traite des Noirs. Le rapprochement des bustes les uns des autres marque l’idée d’un destin commun. Chaque buste penché rappelle le poids de ces événements tragiques pour ceux qui les ont subis directement ou indirectement.
L’orientation au cap 110 est celle du Golfe de Guinée d’où venait vraisemblablement le navire. Cette orientation, à 110°, a également donné son nom au mémorial.